jennyetroroontour

372 jours, 4 continents, 16 pays, 17 vols pour un total de 79 heures et 25 minutes passées dans les avions, 369 heures passées dans les bus tout autour de la planète, plus de 7000 kilomètres parcourus au volant de divers véhicules à 4 roues, des centaines de kilomètres parcourus en moto, des dizaines en vélo et des milliers à pied.

11 kilos de matériel renvoyés en France dans 3 colis de 3 pays différents, 40 nouveaux tampons et 4 visas sur nos passeports, 1 carte bancaire perdue (mais refaite), 1 tente perdue (mais retrouvée).

90 kilos de riz et 80 litres de soupe de nouilles consommés, des dizaines et des dizaines de litres de jus de fruits exotiques frais, 1 Burger King dans (presque) chaque capitale, 10 kilos en moins, 18 centimètres de barbe et 23 centimètres de cheveux en plus…

= 2 voyageurs revenus entiers et heureux et 1 milliard de souvenirs gravés à jamais dans nos mémoires.

Dans le TGV de Paris à Colmar, l’excitation était à son comble : nous rentrions à la maison ! Et sous les attendrissantes moqueries de Roro, je n’ai pu retenir mes larmes dès la gare de Sélestat (soit 10 bonnes minutes avant d’arriver à Colmar). Je vous laisse donc imaginer l’émotion en arrivant à destination et en découvrant sur le quai familles et amis, venus nous accueillir en une ovation géante ! Même si les moyens actuels ont permis de garder contact avec tous nos proches de manière régulière, rien de remplace les vrais bisous et les vrais câlins.

Depuis, l’atterrissage se fait en douceur. Nous prenons un plaisir inouï à redécouvrir notre coin du globe et à apprécier les petits riens qui nous ont manqué. Un bon lit et une couette moelleuse, une douche chaude qui s’éternise (et qui reste chaude !), les retrouvailles avec notre gastronomie grassouillette et calorique, mais ô combien délicieuse… Et quel bonheur de ne plus être obligé de laver tous les soirs son petit linge dans le lavabo ! S’il n’est pas forcément nécessaire d’entreprendre un tel périple pour être bien conscient de la chance que nous avons de vivre sous nos latitudes, nous revenons néanmoins transformés en montagne de gratitude envers la vie.

Nous posons un regard neuf sur la société dans laquelle nous vivons, parfois amusés, parfois consternés. Nos référentiels se trouvent tous chamboulés et nous approuvons plus que jamais ce cher vieil Albert : tout est bel et bien RELATIF ! Rien que pour cela, le voyage n’aura pu être que bénéfique et nous encourageons toute démarche d’aller voir ailleurs ce qui s’y passe. Lors de ce type d’aventure, l’on voyage aussi bien sur Terre que dans sa tête et nous prenons aujourd’hui la mesure du chemin parcouru. Nous nous sentons un peu en décalage avec le système matérialiste qui nous entoure, en ayant vécu un an sans presque rien, et en ayant cependant la certitude de posséder les plus grandes richesses. Les petits soucis quotidiens nous apparaissent comme extraordinairement futiles et surtout, rien ne nous semble insurmontable. Puissent ces valeurs qui nous animent rester nôtres sans trop d’efforts, quand le train-train de la vie aura repris son cours.

Nous ressentons évidement une pointe de nostalgie à l’idée de ce rêve qui s’achève, que les psys pourraient qualifier de « tour du monde – blues ». Mais en y réfléchissant, quoi de plus grisant désormais que d’imaginer d’autres rêves à accomplir. Le pari est tenu : nous sommes rentrés à deux, en vivant finalement cette cohabitation extrême de manière plutôt facile et sans comptabiliser trop d’engueulades. Notre nouvelle mission sera d’écrire la suite de l’aventure, non publiée sur le blog, cette fois-ci !

La cigogne va bien, elle est ravie de son expérience, sait dire « bonjour » et « merci » dans toutes les langues et nous demande déjà quand nous repartirons. Pour le moment, elle est retournée sur son clocher alsacien, couver les petites surprises qu’elle a rapportées dans ses valises, comme autant de futurs projets à laisser éclore.

Pour terminer, je souhaite remercier très sincèrement tous ceux qui sont venus, à un moment ou à un autre, jeter un œil sur ce blog. J’espère que vous avez pris autant de plaisir à lire nos pérégrinations que j’en ai eu à les écrire. Un tel dispositif n’aurait que peu d’intérêt sans ceux qui le suivent, alors un très grand merci pour votre présence virtuelle et vos nombreux commentaires, tout au long de notre voyage.

Fin…

…et commencement !

Jenny et Roro

23 Février 2013 - 1er Mars 2014