Bouillon de culture chez les Kiwis

August 17th, 2013

Nous sommes surpris, en arrivant dans la capitale Néo-Zélandaise, par la taille de celle-ci. La ville compte à peine 400 000 âmes, soit un million de moins qu’Auckland. C’est grâce à sa situation centrale, aux abords du détroit de Cook qui sépare les deux îles, qu’elle a gagné le droit d’accueillir les principales institutions politiques et d’être nommée première dame du pays.

Il y a peu d’options qui permettent aux camping-caristes de séjourner tranquillement à Wellington. Les aires de camping gratuites ou peu onéreuses sont toutes en périphérie et obligent à de longs trajets. Des panneaux sur tous les parkings du centre expriment l’interdiction de passer la nuit dans son véhicule. Et le seul parking qui nous autorise à camper dans notre maison à roulettes nous taxe de 50$ par jour. A ce prix, autant se prendre un hôtel. Notre indic (voir article précédent) nous suggère d’aller demander à la marina la permission de nous garer sur leur parking pour la nuit. Banco, ils acceptent sans broncher et nous pouvons dormir gratuitement à quelques pas du centre-ville.

Non contente d’être capitale tout court, Wellington revendique le titre de capitale culturelle du pays. Il faut dire qu’elle le mérite, et à de nombreux points de vue. Expos, galeries, concerts, musées, marchés éphémères de créateurs, art de rue… Cela bouillonne ! Et ce qui est très appréciable, malheureusement trop rare chez nous, c’est que la ville s’emploie à mettre la culture à la portée de toutes les bourses. On en profite donc un maximum.

Nous commençons par le gigantesque Te Papa Museum, le musée national de Nouvelle-Zélande, qui rassemble en une seule structure un musée d’histoire naturelle, un musée historique, un musée des beaux-arts, un musée d’art moderne et un musée d’arts et traditions populaires. Et le tout, 100% gratuit ! Cependant, nous manquons de temps pour étaler la visite sur plusieurs jours et zappons donc quelques parties, sur la journée complète que nous lui consacrons.

On retombe en enfance au 1er étage, au musée d’histoire naturelle, devant les kiwis empaillés, l’impressionnant squelette de cachalot ou le calamar géant conservé dans du formol (la fierté du musée, assez dégoûtant en vérité…). Un espace très interactif, essentiellement pensé pour les plus jeunes, nous explique la forte activité sismique du pays, à travers plein de petits jeux. Nous y faisons même l’expérience d’un tremblement de terre, dans une salle constituée à cet effet. C’est une sensation plutôt désagréable et nous croisons les doigts pour passer entre les secousses durant notre séjour ici !

Au deuxième étage, nous nous imprégnons de la culture Maori, grâce à de magnifiques reconstitutions de maisons traditionnelles, d’immenses pirogues, de masques ou de totems. Des écrans géants diffusent des danses rituelles. L’univers ressemble beaucoup à ce que l’on a pu découvrir sur l’île de Pâques ou à Tahiti. Normal après tout, puisque la Nouvelle-Zélande constitue l’une des trois extrémités du triangle polynésien. Les croyances sont assez similaires également, basées sur les éléments, le cosmos ou la nature. Pour le moment, dans la vie de tous les jours, nous avons surtout ressenti l’empreinte Maori dans les noms de lieux. Les villes, les villages, les sites touristiques possèdent des noms Maoris. Certains disposent d’une traduction anglaise, mais gare au touriste qui l’utilise pour nommer l’endroit. Les locaux, même ceux qui n’ont pas une goutte de sang Maori, n’apprécient pas. Certains mots communs (« bonjour », « bienvenue », « merci »…) sont également toujours prononcés en Maori, même par les descendants d’anglais de pure souche.

En montant encore d’un étage, nous arrivons sur la section historique. Nous en apprenons sur l’histoire de ce pays très jeune, son indépendance tardive et son allégeance toujours actuelle à la Reine d’Angleterre. Mauvais élèves, on passe un peu vite cette section. Nous terminons enfin par une exposition consacrée au pape de la Pop, intitulée « Andy Warhol : Immortal ». Portraits pop-art de célébrités, vidéos en longs plans fixes sur des visages d’inconnus, autoportraits crayonnés, l’expo nous fait découvrir le regard de l’artiste sur le temps qui passe et invite à réfléchir sur la notion de notoriété. Et si on veut moins se creuser la cervelle, on passe simplement un chouette moment plein de couleurs et d’installations rigolotes.

La journée s’achève, nous avons la tête bien pleine et les jambes bien lourdes.

Le lendemain soir, nous sortons au théâtre. Pour ses 60 ans, le Royal New Zealand Ballet régale la ville du plus célèbre ballet de tous les temps : le Lac des Cygnes. Culture abordable est le maître mot, on se le rappelle. Quand nous achetons nos places pour une douzaine d’euros à peine, nous nous attendons à être installés au poulailler. Mais la salle du Saint James Theater est faite de telle manière que l’on voit parfaitement l’ensemble de la scène, où que l’on soit assis. Donc même avec nos places top-budget, on s’en met plein les yeux. La mise en scène est très très (trop) classique, mais néanmoins grandiose. Les riches costumes soulignent la grâce des danseurs et les décors somptueux nous transportent sur les rives même du Lac des Cygnes. Et on frissonne d’émotion quand, lors du dernier tableau, l’Orchestre Symphonique de Nouvelle-Zélande entame l’air si célèbre de Tchaïkovski.

En sortant, les rues sont animées, c’est vendredi soir. Nous terminons notre soirée bien au chaud dans un pub avant de rentrer dormir sur notre parking privé, au milieu des bateaux.

On profite du dernier jour pour visiter la ville elle-même, qui se découvre très facilement à pied. Cela faisait quelques mois que nous ne nous étions pas baladés dans une grande ville de type occidental. Le marketing est partout, et avec lui les tentations. D’autant plus que nous sommes en période de soldes. J’essaie de persuader Roro de prendre un peu de mes affaires dans son sac, pour que je puisse faire du shopping. J’ai beau déployer mes arguments, lui expliquer que c’est drôlement utile pour randonner, une paire de Stilettos (surtout à -50% !), il ne cède pas. Tant pis. Après tout, le voyage n’est-il pas aussi censé nous aider à nous défaire de certaines futilités ? Je me dis qu’il va falloir que je voyage encore un peu alors…

Nous prenons de la hauteur en empruntant le funiculaire, qui nous mène au Royal Botanical Garden. Cet immense parc domine la baie, offrant une vue imprenable sur la capitale. Ses allées sont bien agréables, et pour les amoureux de la nature qui souhaitent approfondir, plein de petits écriteaux renseignent sur les différentes plantes natives de Nouvelle-Zélande. La reine d’entre-elles est la Cyathea Dealbata, sorte de fougère géante atteignant jusqu’à 10m de haut. Elle est l’emblème du pays et les All Blacks l’ont choisie comme logo pour orner leurs maillots.

Dommage pour nous, la roseraie est un peu triste en hiver mais la serre des plantes tropicales nous ravit avec ses plantes rares et ses orchidées aux mille couleurs et aux formes biscornues. Cerise sur le jardinet, l’ensemble du parc est ouvert gratuitement tous les jours, et propose même quotidiennement des visites guidées gratuites. Décidément, on aime beaucoup Wellington et sa politique !

Mais il est pourtant temps de lui faire nos adieux. Nous et notre van prenons le ferry pour traverser le détroit qui sépare l’île du Nord de sa cousine du Sud, bien moins peuplée et bien plus sauvage.

Ne ratez pas la suite, cela promet d’être riche en aventures.

A bientôt !

Les photos de cet article se trouvent dans l’album "Nouvelle-Zélande", à la rubrique "Wellington".

 


Photos (85)

3 réponses

  1. Hi mates,

    On pourait avoir une ch'tite photo d'vot maison roulante dans la prairie ?
    Et pis on veut des aventures, du cambouis, des luttes avec des gobelins, un depeçage d'opossum vivant, ...

    je m'emporte, je m'emporte, j'retourne voir la Caroline.

    Charles, autre spécialiste en culture
  2. Hello,
    Ai hâte de voir les autres photos de NZ ! Jenny....les stilettos.....tu aurais pu faire un paquet et les envoyer en Alsace pour ton retour ;-)) BIzzz, P.
  3. Hello there folks!!
    J'ai lu votre article sur Wellington avec grand intérêt , comme tous les autres d'ailleurs car j'espère y aller passer quelques jours l'an prochain. C'est bien dommage que nous n'ayez pas pu profiter de l'hospitalité de Jane à cause de son grave accident.
    Next time !! LOL !!

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