¡ Que viva Bolivia !

May 31st, 2013

Hola amigos !

Nous sommes arrivés à La Paz ce matin, et avons retrouvé une connexion décente, qui me permet de rattraper mon retard sur le blog. Ceci dit, ce n’était pas désagréable de pouvoir décrocher un peu d’internet durant quelque temps !

Comme vous pouvez donc le lire, nous sommes bien arrivés en Bolivie, avons pu passer la frontière, tout ça, tout ça. La charmante vendeuse de billets ne s’était pas trompée, la grève bloquant le passage entre l’Argentine et la Bolivie avait bien été levée. En revanche, ce fut le passage de poste frontière le plus folko que nous ayons vécu. Les bus argentins ne vont pas jusqu’en Bolivie. Du coup, notre chauffeur nous a déposés au terminal terrestre de La Quiaca, ultime bourgade argentine avant la Bolivie. De là, nous avons dû marcher jusqu’à la bordure du pays (en plein village), passer les contrôles et se faire tamponner nos passeports à pied, puis continuer notre chemin dans les rues de Villazon, première bourgade bolivienne, jusqu’au terminal terrestre. Ouf ! 

De là, nous avons pris un autre bus jusqu’à Tupiza, où là en revanche, des mineurs grévistes bloquaient l’entrée de la ville par une opération escargot. Il parait que c’est monnaie courante dans ce pays, le pouvoir de la rue étant encore plus fréquemment utilisé qu’en France.

Ceci dit, nous avons tout de même pu rapidement entrer dans Tupiza, où nous avons réservé, avec nos deux compères stéphanois rencontrés à San Pedro de Atacama, notre tour dans le Sud-Lipez et les salars. Derrière ces mots se cachent un des coins les plus sauvages de Bolivie, mais paradoxalement, un des plus courus par les touristes. Venir ici sans y faire une excursion, c’est un peu comme ne pas aller voir la petite Venise à Colmar, quoi ! Seule différence, c’est plutôt dangereux d’y aller tout seul et il vaut mieux passer par une agence. On s’en fait recommander une (elles sont nombreuses et aux prestations très inégales) et réservons notre tour de 4 jours dans cet immense désert d’altitude, en compagnie de Johnny, notre chauffeur, et Isabella, notre cuisinière. L’ambiance est festive dans notre 4x4, on chante, on danse… Ça aide à oublier qu’on est à 4000m d’altitude et que par moments, l’oxygène se fait rare.

De jours en jours, on est époustouflé par la beauté des paysages. On ne sait plus où donner de la tête. Nous traversons successivement des lagunes aux milles couleurs, où les flamants roses ont élu domicile, des geysers, des déserts enneigés (!!!), des champs de lave fossilisée, des villages incas abandonnés, des sources d’eaux chaudes où l'on fait trempette avec bonheur… Avec en fond d’écran, les montagnes et les volcans toujours en activité de la Cordillère.

La nuit, on dort dans des refuges vendus comme rudimentaires, mais dont on s’accommode très bien ! C’est vrai, c’est le grand luxe : nous avons 3 couvertures par lit (il n’y pas de chauffage et à 4000m, la nuit, autant dire que ça caille !), il y a de l’électricité jusqu’à 22h, et même un lavabo avec de l’eau glaciale. Isabella nous mitonne des petits plats typiques vraiment délicieux, on se sent comme des rois. Mais à la différence des autres groupes de touristes qui vont se coucher après avoir diné, nous préférons aider notre super-cuisinière à débarrasser et à faire la vaisselle, histoire qu’elle puisse se reposer un peu. Cela nous permet de papoter avec elle et d’en apprendre sur sa vie. C’est plus sympa de cette manière.

Le dernier jour est consacré à la visite du salar d’Uyuni. Ce sera la journée la plus stupéfiante du tour. Nous plaçons même ce paysage en numéro 1 des sites naturels vus depuis le début du voyage. Notre premier contact se fait de nuit : réveil à 5h30 pour aller voir le soleil se lever dans le salar. C’est tout simplement grandiose, on se croirait sur la banquise, du blanc à perte de vue. Par endroit, les montagnes lointaines sont le seul moyen de nous donner un point de repère. C’en est vertigineux. Ce monstre de sel s’étend sur une superficie de 12500km², sur une profondeur de 100m. On estime à 64 milliards de tonnes le gisement de sel contenu ici. De plus, chaque année, le salar gagne près d’un centimètre d’épaisseur. Amateurs de sel, vous pouvez dormir tranquille. Il y en a encore pour un bout de temps, malgré les 25 000 tonnes extraites chaque année.

Johnny, notre super-chauffeur, nous emmène en plein milieu du désert, là où on ne voit plus que l’étendue immaculée. On perd tout repère. On s’amuse à quelques photos trompe-l’œil, c’est l’endroit rêvé (on vous laisse apprécier nos talents – ou pas – en la matière dans l’album « Uyuni » !), avant de reprendre la route. Mon seul regret est de n’avoir consacré au Salar qu’une demi-journée, sur un tour de 4 jours. Nous filons ensuite sur la ville d’Uyuni, où nous pensions initialement passer une nuit. Mais la grande décharge publique à ciel ouvert en arrivant et le centre-ville peu hospitalier nous dissuadent bien vite. Il est 14h, les prochains bus sont à 20h, il ne reste plus qu’à poireauter. Les rencontres font les bons amis, nous tombons alors sur une bande de backpackers qui cherchent à former un groupe de 15 personnes, pour partir à Potosi. En effet, une compagnie de bus accepte d’affréter un véhicule et de partir dès que ce nombre de voyageurs sera atteint. Chacun part racoler dans une direction différente, et au final, nous nous retrouvons à 22 routards. Le compte est bon, on peut partir, il est 16h, on a gagné ! Notre bus fait un peu colonie de vacances, avec tous ces gringos. Qu’importe, c’est rigolo.

Nous arrivons à Potosi dans la nuit, fatigués de notre journée et par l’altitude : 4100m, soit la ville de plus de 100 000 habitants la plus haute du monde. Rien que ça ! Malgré notre acclimatation dans le désert, nous en ressentons les effets. Nous avons le souffle court au moindre effort, la tête lourde, et la nuit, on se réveille avec l’impression d’étouffer et la nécessité de prendre de grandes inspirations.

Potosi est construite au pied du Cerro Rico, la « montagne riche ». C’est - ou du moins c’était - en effet un des gisements d’argent les plus prospères au monde. Durant tout le XVIème siècle, la couronne espagnole s’est énormément enrichie grâce aux trésors de ces mines (certes, au détriment de milliers d’indiens mourant de problèmes respiratoires dus à la poussière). A partir du XIXème siècle, l’argent commence à se faire capricieux et l’étain devient la première ressource des mines de Potosi. De nos jours, les mines continuent d’être exploitées et constituent le premier attrait touristique de la ville. Cependant, après s’être posé plusieurs fois la question et avoir discuté avec d’autres routards qui ont tenté l’expérience, nous avons choisi de ne pas les visiter. Passer 2 heures à marcher courbé en deux ou à ramper, tout en regardant les mineurs se crever à la tâche (l’espérance de vie d’un mineur dépasse rarement 45 ans) ne nous disait rien.

A la place, nous avons profité du centre historique, absolument magnifique, et de ses joyaux d’architecture baroque. Mais les 4100m devenant rapidement pénibles pour nous, nous avons mis les voiles pour la ville de Sucre.

A 2800m, l’air est déjà bien plus respirable ! Nous arrivons à Sucre en milieu d’après-midi et tentons de trouver un hébergement. Les hôtels, hostals, hospedajes et autres alojamientos sont tous complets ou bien très chers et très fermés à la négociation. ¿ Que pasa ? Sans le savoir, nous sommes arrivés à Sucre la veille de l’anniversaire de l’indépendance de la ville. Aaah, la place 25 de Mayo, c’était donc pour ça !! Tout est donc pris d’assaut. On finit par trouver chaussure à notre pied en l’hostal Torino, situé dans le centre, juste à côté du marché, offrant une super terrasse panoramique, le tout à un prix correct et sans même aucune punaise de lit. Que demander de plus ?

Le lendemain, on se fait réveiller par des flonflons de trompettes et tambours. C’est la fête dans toute la ville, avec parades militaires et défilés d’étudiants. Sympa, coloré et entrainant, mais du coup, notre programme de visites s’en trouve chamboulé : tout est fermé. Pas grave, on bulle dans la ville et sur notre terrasse privée. Si Potosi nous a séduits par son architecture, ce n’est rien comparé à Sucre. A chaque coin de rue, la ville blanche est un ravissement pour les yeux. Elle jouit avec mérite du titre de capitale de l’art baroque d’Amérique latine. D’ailleurs, elle est aussi capitale constitutionnelle du pays, et n’allez pas dire à un Sucréen qu’elle n’est pas capitale tout court ! 

On se sent tellement bien ici qu’on y passe plus de temps que prévu. Bon, on est un peu aidé par la première tourista qu’on attrape. Mais il faut bien y passer à un moment ou à un autre, ça arrive malheureusement à tous les routards qu’on rencontre. Il faut dire que les règles d’hygiène ici sont assez sommaires. Nous prenons quelques repas au mercado central (pourtant le plus propre de Bolivie, lit-on), attablés au coude à coude avec des familles de boliviens, en mangeant dans des assiettes lavées à la va-vite dans une grande bassine, et servis par une demoiselle tout à fait sympathique, mais au doigt sanguinolent et au pansement peu étanche… Ben quoi ??? On se dit que notre estomac finira bien par s’y faire. Pour le reste, il y a les vaccins ! Et puis après l’Argentine et le Chili, ça fait du bien au porte-monnaie de manger un repas complet pour 1,50€.

Le dimanche, je passe la journée à Tarabuco, village voisin où se tient un des plus grands marchés de Bolivie. Mon pauvre Roro m’attendra à l’hôtel, tourmenté par les microbes. Je pars en compagnie de mes acolytes stéphanois. L’atmosphère est très colorée, les hommes et les femmes sont presque tous en costumes traditionnels, même si les casquettes Nike ont pris la place des couvre-chefs classiques. Ils portent tous des sandales faites de pneus recyclés. Côté étalages, on trouve de tout : fruits et légumes, artisanat (qu’achètent même les locaux), quincaillerie, livres, CDs et DVDs, articles de coiffure et de beauté…

Nous discutons longuement avec une vendeuse de légumes très curieuse de nos habitudes (et nous des siennes). Elle nous pose plein de question sur la France, et sur le coût d’un voyage là-bas. Elle tient absolument à nous faire goûter la soupe de Mani (= de cacahuète), spécialité du coin, et nous invite dans une gargote voisine, où elle nous offre une assiette pour 3. C’est délicieux, délicatement parfumé, pas écœurant comme on pourrait l’imaginer. Chouette expérience culinaire, que malheureusement, mon petit estomac de gringa aura du mal à digérer. ¡Que viva Bolivia !

Les jours suivants sont de vrais jours de vacances : Sucre, son soleil le jour et son sens de la fête la nuit (ville touristique ville étudiante = animation assurée). On glandouille dans les parcs durant la journée et le soir, nous profitons de l’happy hour et de ses 2 caïpirinhas pour 1,70€. Qui dit mieux ?

On se laisse un peu vivre et ça fait du bien, on se rend compte qu’on a déjà beaucoup couru depuis notre départ et qu’une année à ce rythme risque d’être éprouvante. Alors on rétrograde quelques jours, et c'est bien agréable.

Mais comme il faut bien continuer à avancer, on quitte notre douce torpeur pour La Paz, où nous sommes arrivés ce matin après un trajet de nuit.

La suite au prochain épisode. Bravo à ceux qui ont tout lu jusque-là, je promets d’être plus assidue la prochaine fois ! Un grand merci pour vos commentaires, je ne dirai jamais assez à quel point ils nous font plaisir.

A bientôt !

Les photos de cet article se trouvent dans l'album "Bolivie", aux rubriques "Uyuni", "Potosi", "Sucre" et "Tarabuco".


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4 réponses

  1. hey ma pouuuuuule!!=))

    je viendrais bien faire un resto-ragots en Amérique du sud avec toi!! du coup bob joue toutes les semaines à l'euromillion... mais je suis pas sûre que ça aboutisse!! =) en attendant, je vous embrasse fort, et surtout vous me manquez bien troooooop . besos
  2. Hola,

    Z'avez gouté aussi la spécialité locale: el bloquéo ! Muy bien.
    Et dis donc Yenny, t'aurais pas évité l'ascension de deux-trois volcans dans les 6000 en venant de Tupiza?
    En tout cas, ravi de voir que vous avez appris la mesure du temps asset spécial en TDM. Suerte.
  3. Hola Jenny:
    Como veis seguimos vuestro viaje con mucho interes. Estamos encantados de veros felices y en buena forma! Saludos a la cigüena que parece también muy feliz :) Para nosotros es la ultima clase del año y vamos a tomar algo juntos acordandonos de ti. Buena continuacion y feliz viaje!
    Schmouts! Muchos besos!!!!

    Tu grupo
  4. Coucou Jenny,

    Tu nous ferais presque envie :)
    Tu as un gros bisou de l'équipe des filles à Paris, avec une spéciale "grosse bise" d'Aurélie,

    A bientôt à la découverte de tes nouvelles aventures.
    Fatiha

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