Peruvian west cost

July 11th, 2013

Hola amigos,

Nous voici sur la côte ouest de l’Amérique du Sud, face à l’océan Pacifique. Un long trajet de 15h de bus nous emmène de Cuzco à Ica. C’est assez drôle, car après des voyages de plus de 24h, ces 15 petites heures ne nous font même plus peur, alors que notre compatriote alsacien se demande comment il va s’occuper pendant tout ce temps. Cela nous permet de mesurer notre adaptation à ces modes de vie différents des nôtres, depuis ces 4 mois que nous voyageons.

Ica est une ville « sale et déglinguée », nous dit le Routard. C’est 100% vrai ! Pourquoi faire étape ici, alors ? Car à 10 minutes de taxi du terminal de bus, se trouve un décor digne d’Hollywood. Huacachina, une petite oasis perdue au milieu d’immenses dunes de sable. Sacré dépaysement pour nous, après 2 mois de montagnes rocheuses. On se croirait en plein Sahara. C’est un vrai plaisir que ce changement radical de paysage. Non pas que nous étions blasés de notre chère Cordillère, mais cela permet de découvrir une nouvelle facette du Pérou.

Le hameau ne compte que très peu de locaux et vit essentiellement grâce aux touristes. On trouve toute sorte d’activités créées pour divertir ces derniers : des promenades en buggy dans le désert, du « sand-surfing » (surf sur sable à l’aide d’une planche de snowboard), location de quad… Non merci, ce n’est pas pour nous. On noue nos Tshirts autour de nos têtes, histoire de se croire encore plus dans « Lawrence d’Arabie », et nous partons à l’assaut des majestueuses dunes à pied, sans pétarade de moteur. La grimpette sur sable est une toute nouvelle expérience. Ce n’est pas facile, on a l’impression de marcher sur un stepper (ces fameuses machines sur lesquelles on fait du sport devant sa télé). On marche, mais le sable se dérobe sous nos pieds et on n’avance que très doucement en faisant 2 fois plus d’efforts ! On arrive en haut en sueur, en se félicitant d’avoir acheté de l’eau avant d’entamer l’ascension. Nous jouissons d’un panorama à 360°, d’un côté sur la ville d’Ica, très étendue et parsemée de grandes dunes, de l’autre sur le désert à perte de vue. On se roule dans le sable comme des gosses et on tente des sauts de cascadeurs, nos chutes parfaitement amorties par ce doux matelas. Un peu plus bas, nous voyons des touristes s’essayer au sand-surfing. Ils ont beaucoup de mal à faire partir leur planche et restent coincés dans le sable. Nous qui n’étions déjà par très chauds à la base, nous sommes définitivement dissuadés de tenter l’expérience. Cela fonctionne aussi bien de descendre sur les fesses au final. Les garçons se lancent dans une course folle et dévalent la dune en sprintant. Il leur faut à peu près 50 fois moins de temps pour la descente que pour la montée. Arrivés à l’hôtel, on découvre avec bonheur qu’on ne nous a pas menti : il y a bien de l’eau chaude dans la douche ! Ou comment retrouver les plaisirs simples dont nous n’avons pas profité depuis longtemps. On essaye de garder en tête que nous sommes dans le désert et qu’il faut économiser l’eau, mais après un (trop) grand nombre de douches froidement tièdes, on déborde un peu sur le temps imparti. Nous prendrons comme excuse que nous étions vraiment très sales à cause du sable.

 

 

L’endroit est charmant mais tout petit : on en fait vite le tour. 2 jours sont largement suffisants, sachant que nous en consacrons un à buller, faire la grasse mat’, lire, écrire… Le soir, nous grimpons à nouveau en haut des dunes pour aller admirer le coucher du soleil et le ciel rougeoyant qui laisse peu à peu place aux étoiles.

Nous partons ensuite pour Paracas, un petit port de pêche accolé à la ville de Pisco, où beaucoup de riches Liméniens (les habitants de Lima) viennent passer vacances ou week end, dans de somptueuses villas en bord de mer. Les prix sont 3 fois plus chers que dans le reste du pays mais nous sommes Jenny-et-Roro-les-bons-tuyaux ! Nous tombons sur une devanture d’hôtel qui indique « En travaux, nous ne sommes pas tout à fait prêts, mais nous avons déjà tout ce qu’il vous faut : des lits, de l’eau chaude et du wifi ». Et les prix sont très intéressants. On entre pour voir à quoi cela ressemble et nous sommes très agréablement surpris. La chambre est nickel, avec effectivement de l’eau chaude ! De plus, comme l’endroit est tout neuf, la literie est impeccable. On se dit que les murs 100% en placo fourniront une bien maigre isolation phonique quand l’hôtel sera terminé et quand la haute saison touristique aura commencé, mais comme nous ne sommes concernés par aucun de ces deux cas, c’est bonne pioche !

 

 

A quelques kilomètres de marche du village se trouve une grande réserve naturelle, abritant une faune très riche. Les environs maritimes de Paracas sont traversés par un courant très froid, le courant de Humboldt. Pas de bol pour la baignade, mais en revanche, pour les oiseaux et les poissons, c’est le top car ce courant leur fournit un super garde-manger. Nous partons pour 2 jours de découvertes de la réserve, notre tente sur le dos, avec pour plan de camper sur une plage. Côté Terre, l’endroit est lunaire et nous rappelle un peu les paysages que l’on a pu voir au nord du Chili, dans le désert d’Atacama. Le sable et les roches forment un camaïeu beige-rosé sur des vallons qui s’étendent jusqu’à l’horizon. Côté Mer, l’océan est déchaîné et les vagues viennent se briser dans un fracas assourdissant sur les rochers. L’ensemble donne un paysage très mélancolique, renforcé par un ciel légèrement voilé par la garua, une fine brume venant de la mer qui prend ses quartiers de juin à octobre, sur toute la côte péruvienne. Les oiseaux de toutes plumes sont en effet bien présents au bord de l’océan. On rencontre un grand nombre de cormorans, qui plongent chercher sous l’eau leur déjeuner avant d’étendre leurs ailes au soleil, pour faire sécher leur plumage. Ils sont accompagnés de fous blancs à bec rouge, de goélands et de pélicans à l’envergure impressionnante. En plein milieu de la réserve, nous tombons sur un minuscule hameau de pêcheurs, qui proposent de la petite restauration à base de ce qu’ils ont récolté dans leurs filets. Nous discutons avec l’un d’entre eux, qui nous offre la possibilité de planter la tente sur la terrasse de son établissement, pour qu’on soit abrité du vent. Sa gentille attention n’est cependant pas tout à fait désintéressée, puisqu’en arrivant sur ladite terrasse, il nous sort le menu, en nous ventant tous les mérites de sa cuisine. On joue le jeu et on se laisse tenter par un bon plat de poisson pour les garçons, et des Saint-Jacques à la plancha pour moi. Et comme ça souffle pas mal, on est bien contents de pouvoir camper ici ensuite, même si notre sommeil est un peu dérangé par le bruit incessant des vagues. Nous retournons ensuite à Paracas, où nous réservons une balade en bateau pour aller visiter les Islas Ballestas. Ces deux gros îlots sont peuplés par toutes sortes de volatiles, par des phoques et par des pingouins de Humboldt, en voie de disparition. Le bateau s’approche au plus près, nous ne sommes qu’à quelques mètres des phoques qui se dorent la pilule tranquillement au soleil. On en aperçoit d’autres qui traînent à côté des bateaux de pêche, en espérant attraper un des poissons qui retombent à l’eau. Nous distinguons aussi quelques fameux pingouins, plus rares. Mais nous sommes contents, car il s’agit des mêmes pingouins que nous avions ratés lors de notre passage au Chil, alors qu'ils avaient déjà mis le cap vers des eaux plus chaudes.

L’odeur autour des îles est assez abominable : celles-ci sont réputées pour être un gisement très prospère de guano, « le caca le plus cher du monde », nous dit le guide. L’extraction de ce précieux engrais a commencé vers la fin du 19ème siècle. La couche à extraire mesurait alors une trentaine de mètres ! Aujourd’hui encore, on vient prélever le guano sur les roches des îles, mais seulement une fois tous les 5 ans, car l’archipel est protégé.

En revenant sur la terre ferme, le bateau s’arrête au large des côtes, nous permettant d’admirer une grande curiosité de la région : un géoglyphe en forme de chandelier de 200m de haut, tracé sur la falaise. Visible uniquement depuis la mer, personne ne sait réellement quelle est son origine, ni sa signification. Guider les marins dans leur navigation, mener à un trésor enfouit par des pirates ou permettre aux extra-terrestres d’atterrir à bon port, voici quelques hypothèses avancées par les chercheurs et autres archéologues très sérieux.

Il est maintenant temps de rejoindre Lima. La capitale péruvienne n’étant pas un souvenir impérissable pour moi (c’est trop grand, c’est moche, ça pue et c’est tout gris), nous avions décidé de nous y rendre au tout dernier moment, pour aller attraper nos avions respectifs. La première partie de notre périple touche donc à sa fin. C’est avec un grand pincement au cœur que nous quittons ce continent, sa très riche culture, ses paysages inoubliables et ses populations d’une gentillesse extrême. Ces 3 mois en Amérique du Sud sont passés bien vite, nous en avons profité à 300%. Nous avons fait des progrès considérables en espagnol (dont de jolis progrès pour Roro qui partait de zéro !), et je remercie au passage ma super prof Elena (ainsi tous mes petits camarades de classe) et ses supers cours, grâce auxquels j’ai pu aller à la rencontre des locaux, discuter et apprendre. Ce fût très différent de mon premier voyage d’il y a 3 ans, où je ne parlais pas un mot de la langue de Cervantès. Les échanges furent cette fois bien plus nombreux et plus riches.

Après des au-revoir larmoyant à notre copain Guillaume (enfin c’est surtout moi qui ai larmoyé, les garçons se sont acquittés d’une poignée de main franche et virile, avant de partir sans se retourner), nous nous envolons pour le milieu du Pacifique, sur un minuscule bout de caillou de 23km sur 12km, découvert en 1722 le jour de Pâques… Des idées sur la destination ? La réponse dans le prochain article !

A très bientôt.

Les photos de cet article se trouvent dans l’album "Pérou", aux rubriques "Ica" et "Pisco".


Photos (170)

5 réponses

  1. J'avais hâte de lire votre blog sur la mythique ile de Pâques . Merci encore pour ce bel article et les photos qui l'accompagnent. J'aimerais bien être cette petite cigogne alsacienne et me glisser dans votre sac à dos !!!!
    Allez hop !!! à Tahiti maintenant !!! Toujours aussi intéressant !! J'adore !!
  2. Hola Jenny,
    ¡Qué viaje increíble! Muchas gracias por la postal que nos enviaste al grupo. Estoy encantada de haber contribuido a permitirte conversar (o "platicar") con tantas personas que habéis encontrando en vuestra ruta por Latinoamérica, pero el mérito es sobre todo tuyo. ¡Bravo también a Roro por sus primeros pasos en español! Estoy segura de que sería un buen alumno... :)
    Que sigáis teniendo un excelente viaje. ¡Hasta la vista, amigos!
    Elena
  3. Mais quelle aventure !!!!!!!!!!
    Je te trouve vraiment trèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèès courageuse ;-)
    Merci pour ta carte. Ca m'a vraiment très très fort touchée.
    Bises et à ???
    Patricia
  4. Hola,

    Ah bon, tu as des idées toai quant à la prochaine destination !
    Parce que moai je ne sais pas
  5. Bonjour,

    Ayé, c'est l'adios à l'amérique du sud. C'était chouette vos aventures.
    A moins qu'une ultime étape ne se fasse en terre chilienne? Pero no se dunde va Yenny ?

    délirium

Laisser un commentaire

Entrez le code